Faut-il drainer les épanchements pleuraux liquidiens des malades ventilés ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-014-0835-zRésumé
Les épanchements pleuraux sont fréquents en réanimation. Ils sont associés à une augmentation de la durée de ventilation mécanique et de la durée de séjour sans qu’une relation de causalité ne puisse être affirmée. L’intérêt du drainage systématique des épanchements pleuraux est controversé chez les patients ventilés, du fait de l’absence de données définitives sur le rapport bénéfice/risque. Les épanchements abondants sont associés à une perte importante de volume pulmonaire et altèrent la mécanique respiratoire. Après drainage, l’amélioration de l’oxygénation et de la mécanique respiratoire est inconstante dans les études. Il est possible que ces effets puissent être retardés et secondaires à une augmentation progressive du volume pulmonaire, ce qui expliquerait une partie des discordances. Cet effet est probablement modeste chez les patients présentant un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Il n’existe pas d’étude randomisée permettant d’évaluer l’intérêt du drainage pour réduire la durée de ventilation mécanique ou la durée de séjour en réanimation. Cependant, les risques liés au drainage pleural (pneumothorax, hémothorax) sont faibles si l’opérateur est entraîné et aidé de l’échographie. Les éléments en faveur d’un drainage sont la présence d’un épanchement abondant à l’échographie (≥25 mm de distance interpleurale télé-expiratoire prédisant un volume de liquide ≥500 mL), l’absence de SDRA et un risque de complications modéré (conditions de ventilation, risque hémorragique).