Les avancées dans la prise en charge des cancers bronchopulmonaires : ce qui change pour le réanimateur
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2019-0091Mots-clés :
Décubitus ventral, Syndrome de détresse respiratoire aiguë, Pratique paramédicale, Oxygénation, MortalitéRésumé
Le cancer bronchopulmonaire (CBP) est la première cause de mortalité par cancer en France et dans le monde, mais son pronostic tend à s’améliorer depuis une dizaine d’années grâce à de nouvelles classes de traitements : l’immunothérapie et les thérapies ciblées. L’immunothérapie stimule le système immunitaire afin d’engendrer une réponse antitumorale. Ces molécules peuvent être prescrites chez la plupart des patients avec un CBP non à petites cellules (CBNPC) métastatique et entraînent parfois des réponses tumorales majeures et durables pouvant dépasser les 24 mois. Toutefois, cette efficacité concerne entre 20 et 50 % des patients selon la ligne de traitement. Les thérapies ciblées sont des traitements oraux visant les cellules tumorales porteuses d’anomalies génétiques spécifiques (addictions oncogéniques) et intéressent moins de 15 % des patients avec CBNPC, majoritairement les non-fumeurs. Les deux principales sont les mutations du gène de l’epithelial growth factor receptor (EGFR) et les réarrangements d’anaplastic lymphoma kinase (ALK). Ces anomalies peuvent être diagnostiquées en quelques jours, parfois sur un prélèvement sanguin (biopsie liquide pour détecter les mutations EGFR). Les thérapies ciblées améliorent la survie globale des patients dont la médiane dépasse les 30 mois. Toutefois, ces deux classes de traitement entraînent des toxicités spécifiques, fréquentes mais souvent bénignes. Les hospitalisations en réanimation des patients porteurs de CBNPC sont croissantes. L’amélioration du pronostic de ces patients est à prendre en compte lors de la discussion d’admission en réanimation sans conduire à des prises en charge déraisonnables.