Filière de soins et devenir des patients présentant une défaillance d’organe admis en unité de soins continus
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-013-0676-9Mots-clés :
Pneumonie, Herpes simplex virus, CytomégalovirusRésumé
Objectifs
Décrire la filière de soins et le pronostic des patients avec défaillance d’organe admis dans une unité de soins continus (USC) « autonome ».
Méthodes
Étude de cohorte monocentrique rétrospective descriptive sur le premier semestre 2011. Les critères d’inclusion étaient : une défaillance d’organe (coma, état de choc, insuffisance rénale ou respiratoire) et/ou le recours à une thérapeutique de suppléance (ventilation instrumentale, amines, transfusion). Les données rapportées étaient : âge, comorbidités, diagnostic à l’admission, origine (urgences, transfert), type (médecine, chirurgie), score IGSII avec et sans l’âge, défaillances d’organes, durée de séjour, mutation en réanimation, limitation de soins, mortalité dans l’unité et à J28.
Résultats
Quatre-vingt-sept patients sur 485 admis en USC (18 %) ont été inclus : âge 78±12 ans (moyenne ± SD), score IGSII 41±21 et score IGSII sans l’âge 24±21. L’insuffisance cardiaque décompensée (23 %), le choc septique (20 %) et la détresse respiratoire (14 %) représentaient les principaux diagnostics à l’admission. Cinquante-six patients (64 %) ont bénéficié d’une ventilation mécanique invasive, 50 patients (57 %) d’un support vasopresseur et 35 patients (40 %) d’une transfusion. La durée moyenne de séjour était de quatre jours [extrêmes : 1–26]. Une limitation de soins avait été décidée pour 18 patients (20 %). La mortalité dans l’unité et à J28 était de 25 et 32 %, respectivement. L’appel au réanimateur était tracé pour 17 patients (20 %) dont 9 (11 %) patients transférés en réanimation.
Conclusion
Peu de patients admis en USC avec défaillance d’organe sont transférés en réanimation, pouvant témoigner d’un dysfonctionnement de la filière des patients aigus graves. Un pré-triage, l’âge et les comorbidités peuvent expliquer l’absence de sollicitation et/ou le refus d’admission en réanimation. S’agissant de patients souvent âgés, une démarche spécifique est justifiée pour discuter de l’intensité thérapeutique.