Doit-on utiliser la décontamination cutanée par la chlorhexidine en réanimation ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-014-0853-5Mots-clés :
Ventilation mécanique, Obèse, RéanimationRésumé
La prévention des infections nosocomiales est un enjeu majeur dans les services de réanimation. La colonisation cutanée bactérienne précède fréquemment la survenue de ces infections, notamment les infections à staphylocoques. La chlorhexidine est un antiseptique topique bactéricide ayant une excellente activité vis-à-vis des cocci à Gram positif, des levures et une efficacité moindre vis-à-vis des bacilles à Gram négatif. La toilette quotidienne des patients à la chlorhexidine pourrait ainsi diminuer l’incidence des infections nosocomiales en diminuant la colonisation cutanée. Les premières études observationnelles ont mis en évidence une diminution du portage cutané à staphylocoque et à entérocoque. Une diminution du taux des bactériémies sur cathéter et des bactériémies primitives a également été reportée. Les études multicentriques randomisées, plus récentes, retrouvent une diminution des bactériémies à staphylocoques à coagulase négative. La toilette à la chlorhexidine n’est pas associée à une diminution de l’incidence des pneumonies acquises sous ventilation mécanique et des infections urinaires. Cette procédure n’entraîne pas de diminution des infections acquises à bacille Gram négatif. S’il ne semble pas exister de résistance à la chlorhexidine après une période d’application de quelques mois, une utilisation plus prolongée serait associée à des augmentations des concentrations minimales inhibitrices des souches de staphylocoques vis-à-vis de cet antiseptique. La toilette à la chlorhexidine pourrait être proposée dans les services de réanimation où l’incidence des bactériémies à Staphylocoques demeure importante.