Formes graves de botulisme du nouveau-né et du nourrisson : trois observations récentes et algorithme de prise en charge
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-012-0464-yMots-clés :
Monitoring, Pression artérielle, Réanimation, AnesthésieRésumé
Le botulisme est une maladie rare chez le jeune enfant, responsable comme chez l’adulte de paralysies flasques par blocage présynaptique de la jonction neuromusculaire. Une intoxination alimentaire après ingestion d’un produit contenant de la toxine préformée comme de la charcuterie ou des conserves de fabrication artisanale est évoquée chez un patient en âge de consommer ces produits, a fortiori lorsqu’il existe un foyer géographique d’intoxination, mais peut également concerner le nourrisson. Le botulisme infantile survenant après colonisation intestinale par Clostridium botulinum, s’observe exclusivement chez l’enfant de moins d’un an. Le traitement symptomatique nécessite dans les situations les plus graves une phase prolongée de soutien ventilatoire et nutritionnel en attendant une récupération spontanée, souvent ad integrum, mais pendant laquelle les patients sont exposés aux complications de la réanimation. L’administration précoce de sérum antitoxinique permet d’accélérer cette récupération, ce qui suppose que le diagnostic soit évoqué rapidement à un âge a priori inhabituel. Nous présentons trois observations récentes illustrant cette maladie, et proposons un protocole pratique facilitant pour le réanimateur les démarches diagnostiques et thérapeutiques.